L’IVG médicamenteuse

La première consultation

Elle se fait chez la sage-femme, le médecin généraliste ou le gynécologue-obstétricien de votre choix. Lors de cette consultation, le soignant vous informe sur les différentes méthodes d’interruption de grossesse. Il répond à toutes vos questions. Le professionnel de santé n’est pas là pour vous juger, vous n’avez pas besoin de vous justifier. Il doit vous fournir un certificat de première demande d’IVG qu’il peut rédiger sur papier libre. Le soignant procède à un examen clinique : poids, tension artérielle, palpation du ventre. Il vous prescrira aussi des examens complémentaires, une prise de sang et une échographie.

Les bilans biologiques

On vous fait une prise de sang avec un bilan classique : l’hémoglobine, les plaquettes et les Béta HCG (hormone de la grossesse). On vous dosera à nouveau les Béta HCG 48 heures après pour vérifier qu’il y a bien une grossesse évolutive en cours. Ces Béta HCG seront de nouveau dosés après l’IVG pour être certain de l’efficacité de cette méthode. De même, après l’IVG, on dosera l’hémoglobine et les plaquettes pour voir si vous n’êtes pas anémiée ce qui peut arriver si vous avez trop saigné pendant l’IVG. On peut alors vous prescrire du fer.

L’échographie

Échographie

Vous devez faire une échographie pour que l’on puisse dater la grossesse. Il nous faut absolument connaitre l’âge de la grossesse pour envisager les différentes méthodes d’interruption volontaire de grossesse car toutes ne sont pas possibles tout le temps.

L’entretien psycho-social

Si vous êtes mineure, en plus des deux consultations, vous devez effectuer un entretien psycho-social. En effet, il est obligatoire pour les mineures. Vous pouvez également en bénéficier si vous êtes majeure et que vous en ressentez le besoin. C’est un moment où vous pouvez poser des questions, parler de vos ressentis, évoquer vos doutes si vous en avez.

La seconde consultation

Elle se fait auprès de la sage-femme, du médecin généraliste ou du gynécologue-obstétricien qui réalisera l’IVG. Il doit vous décrire en détails le déroulement de l’IVG médicamenteuse, les motifs de consultation en urgence et ce qu’il va se passer à la suite de l’IVG, les différents rendez-vous que vous devez prendre. Encore une fois, le professionnel de santé est là pour répondre à vos questions, sans vous juger. Il y aura de nouveau un examen médical : poids, tension artérielle, palpation du ventre. Vous devez amener vos deux bilans sanguins ainsi que votre échographie si tout a déjà été fait. Parfois c’est au cours de cette seconde consultation que l’échographie est pratiquée.

L’étape n°1

Médicament : Mifépristone

C’est la première prise de médicament, la Mifépristone. Il est pris par voie orale en présence du professionnel de santé qui pratique l’IVG médicamenteuse. Ce premier médicament interrompt la grossesse en bloquant l’action de la progestérone (hormone nécessaire au maintien de la grossesse). Ce médicament favorise aussi les contractions de l’utérus et l’ouverture du col de l’utérus. Après cette première étape, des saignements plus ou moins importants peuvent survenir. Ces derniers ne signifient pas que la grossesse est arrêtée. Il est donc indispensable de se rendre à la consultation suivante. Dans certains cas exceptionnels, l’œuf est évacué à ce stade. Quand l’œuf est expulsé, il est possible que vous le voyez. Parfois, il passe inaperçu au travers de saignements.

L’étape n°2

Médicament : Misoprostol

C’est la seconde prise de médicament, le Misoprostol. On le prend 36 à 48 heures après la Mifépristone. La prise du Misoprostol, par voie orale, peut s’effectuer en consultation ou à votre domicile. Ce second médicament augmente les contractions et provoque l’interruption de grossesse. Dans 60 % des cas, l’avortement se produit dans les 4 heures suivant la prise du Misoprostol et dans 40 % des cas, cela survient dans les 24 à 72 heures après la prise. Néanmoins, il reste toujours un taux d’échec. Dans ces cas là, il faut passer sur une interruption volontaire de grossesse par aspiration. Les contractions de l’utérus induisent des douleurs qui ressemblent à celles des règles, parfois plus fortes, et qui peuvent être réduites grâce à la prise d’antalgiques. Parfois, les douleurs peuvent causer des nausées voire des vomissements. Des saignements peuvent parfois se produire très vite après la prise du Misoprostol, parfois plus tardivement. Ils durent généralement une dizaine de jours.

Les urgences

Quand vous effectuez une interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse à la maison, il y a des motifs de consultation aux urgences : des saignements vraiment trop importants (vous changez votre protection « super plus de nuit » toutes les deux heures voire moins pendant une durée de 4 heures) et/ou des malaises avec des pertes de connaissance. Dans tous les cas, le professionnel de santé qui pratique l’IVG médicamenteuse doit rester joignable. Vous pouvez toujours l’appeler pour voir avec lui si c’est un motif de consultation aux urgences ou si cela reste normal au cours d’une IVG médicamenteuse.

Le contrôle

La visite de contrôle s’effectue 14 à 21 jours après la première prise de médicament. Cette visite est absolument nécessaire pour vérifier que la grossesse est interrompue et s’assurer de l’absence de complication. L’interruption de la grossesse est généralement contrôlée par un examen médical (palpation de l’utérus) qui comprend aussi le poids et la tension artérielle. On complète cet examen médical avec une prise de sang qui permet le dosage des Béta HCG (hormone de la grossesse) et/ou une échographie pour vérifier la vacuité utérine et donc l’expulsion de l’œuf. En cas d’échec de la méthode (si la grossesse se poursuit), il est impératif de recourir à l’IVG chirurgicale.

Si votre groupe sanguin est rhésus négatif, vous recevez une injection de gammaglobulines anti-D pour éviter des complications lors d’une prochaine grossesse. Pensez donc à vous munir de votre carte de groupe sanguin.

Et après…

Après une interruption de grossesse, que vous soyez majeure ou mineure, le professionnel de santé qui a pratiqué l’IVG vous propose d’avoir recours à un entretien psycho-social. Cet entretien n’est pas obligatoire. Il a pour objectif de vous permettre de parler de votre situation si vous en ressentez le besoin.

Il faut que vous mettiez en place le moyen de contraception qui vous correspond et qui est adapté à vos besoins et à votre situation.